Dans un communiqué conjoint des deux présidences, les deux hommes, qui se sont entretenus par téléphone, ont “affirmé la grande importance des relations entre la France et l’Italie et ont souligné la nécessité de réunir les conditions d’une pleine coopération dans tous les domaines, tant au niveau bilatéral qu’au sein de l’Union européenne”.
MM. Macron et Mattarella ont acté qu’il fallait “que les choses rentrent dans l’ordre et que les deux gouvernements avaient besoin de travailler ensemble car le sujet migratoire ne peut se gérer que s’il y a une coopération entre Européens”, a précisé ensuite l’Elysée.
“Il ne se gère pas dans la division et le nationalisme, c’est une énorme erreur de méthode”, a ajouté la présidence française à l’attention de Giorgia Meloni.
La situation du bateau Ocean Viking, finalement accueilli vendredi dans le port de Toulon (sud-est de la France), a provoqué une crise diplomatique entre Paris et Rome, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni refusant d’accueillir les 230 migrants qui erraient depuis plusieurs semaines en mer.
Dimanche, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a demandé “à l’Europe de se prononcer très rapidement sur les suites à donner” à ce comportement “inacceptable” de l’Italie.
La France souhaite que des “initiatives européennes soient prises” afin d’avoir “un meilleur contrôle des frontières extérieures et des mécanismes de solidarité”, a indiqué l’Elysée.
Jeudi, en annonçant la décision de laisser accoster l’Ocean Viking, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin avait aussi indiqué que, par mesure de rétorsion, la France suspendait avec “effet immédiat” l’accueil prévu de 3.500 migrants actuellement en Italie. Quelque 500 d’entre eux devaient arriver d’ici la fin de l’année, a précisé M. Véran.
Mme Giorgia Meloni avait elle dénoncé une réaction française “agressive” et “injustifiée”, rappelant que son pays a accueilli près de 90 000 migrants depuis le début de l’année. L’Italie souligne que si plusieurs pays se sont engagés depuis juin à recueillir 8 000 d’entre eux pour aider Rome, seuls 117 ont été effectivement relocalisés.
La Première ministre française Elisabeth Borne a déploré de son côté que l’Italie n’ait pas respecté le droit international et salué le fait que, dans le cadre du mécanisme européen de répartition des migrants, “onze pays sont venus en appui” de la France pour accueillir les passagers de l’Ocean Viking.
“Il est essentiel que tous les Etats membres (de l’UE) respectent le droit international, en particulier le fait qu’un navire doit être accueilli dans le port le plus proche. Malheureusement ça n’a pas été le cas avec l’Italie. On s’est retrouvé confronté à une urgence, une urgence humanitaire”, a déclaré Mme Borne lundi, en marge d’un déplacement à Marseille.