Erdogan dit envisager une opération terrestre en Syrie

Le président turc réitère son intention de mener une nouvelle opération militaire terrestre dans le nord de la Syrie, après avoir lancé des missiles contre des positions du PKK en Irak et en Syrie ce week-end.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué lundi 21 novembre le possible lancement d’une «opération terrestre» en Syrie, au lendemain d’une série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et en Irak et de plusieurs tirs de roquettes sur le sol turc depuis le territoire syrien.

«Il n’est pas question que cette opération soit uniquement limitée à une opération aérienne», a déclaré le chef de l’État aux journalistes turcs qui l’accompagnaient au retour du Qatar, où il a assisté à l’ouverture de la Coupe du monde de football.

La série de raids aériens qui a fait une trentaine de morts dimanche en Syrie a été déclenchée en représailles à l’attentat qui a tué six personnes le 13 novembre à Istanbul, attribué par Ankara aux «terroristes» kurdes. «Les unités compétentes, notre ministère de la Défense et notre état-major décideront ensemble de la puissance qui doit être engagée par nos forces terrestres», a indiqué le président, faisant état de «consultations» en cours.

«Nous avons déjà prévenu: nous ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire», a-t-il réaffirmé. Dimanche soir et lundi matin des tirs de roquettes depuis la Syrie ont touché la frontière et le territoire turcs faisant, au total, trois morts et près d’une quinzaine de blessés.

S’agissant de l’opération «Griffe Epée» lancée dimanche contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Unités de Défense du Peuple (YPG), «elle a été menée par 70 avions et drones», a détaillé le président: «Ils se sont enfoncés de 140 km dans le nord de l’Irak et de 20 km dans le nord de la Syrie», a-t-il précisé.

Erdogan a par ailleurs assuré n’avoir eu «aucune discussion» avec le président américain Joe Biden ou son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de l’opération. Les États-Unis soutiennent les YPG dans le nord-est de la Syrie face aux jihadistes du groupe État islamique et la Russie appuie des milices pro-régime dans la même région.

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