“La Syrie a besoin de moins d’activités militaires et doit se concentrer davantage sur le processus politique”, a déclaré l’envoyé spécial de l’ONU pour ce pays, Geir Pedersen, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.
M. Pedersen a dit craindre que l’intensification des opérations militaires mette fin à la “paralysie stratégique” dans la guerre qui a apporté un calme relatif pendant près de trois ans.
“Lors de briefings répétés, j’ai mis en garde contre les dangers d’une escalade militaire en Syrie. Je suis ici en personne aujourd’hui pour vous dire qu’une dynamique d’escalade est en cours, et c’est inquiétant et dangereux”, a-t-il prévenu.
Le responsable onusien a fait savoir que l’organisation internationale continue de travailler avec les parties prenantes pour promouvoir “des mesures de renforcement de la confiance étape par étape” vers un processus politique dirigé par la Syrie.
De son côté, le chef de l’humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths a informé le Conseil de sécurité que de plus en plus de Syriens ont besoin d’aide chaque année pour survivre.
“Nous nous attendons à voir une augmentation du nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire. De 14,6 millions cette année à plus de 15 millions en 2023”, a-t-il indiqué, ajoutant que les récentes hostilités dans le nord du pays ont eu un impact préjudiciable sur les civils et les infrastructures civiles essentielles.
Il a, à ce propos, indiqué que le nord de la Syrie continue de faire face à une crise de l’eau provoquée par des facteurs tels que des précipitations insuffisantes, de graves conditions de sécheresse, des infrastructures hydrauliques endommagées et de faibles niveaux d’eau dans l’Euphrate.
La flambée des prix alimentaires mondiaux a également durement touché les Syriens, qui “ont du mal à mettre de la nourriture sur la table, alors qu’un autre hiver rigoureux s’annonce, avec des millions de familles vivant dans des tentes”, a encore déploré le chef de l’humanitaire à l’ONU.