Le procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri, a annoncé que la police des moeurs a été abolie par les autorités compétentes, a rapporté dimanche l'agence Isna.

“La police des moeurs n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l’ont créée”, a-t-il affirmé samedi soir dans la ville sainte de Qom.

Ces dernières années, l’action de la police des mœurs (fondée en 2005) était dénoncée pour des arrestations violentes de jeunes femmes mal voilées.

Les manifestations ont commencé en septembre pour protester contre la mort de Mahsa Amini arrêtée par cette même police des mœurs pour mauvais respect du port du voile islamique. Ensuite, elles ont pris une tournure politique avec des slogans beaucoup plus durs contre les dirigeants iraniens et le pouvoir islamique, faisant des centaines de morts.

Samedi, le ministère de l’Intérieur a fait état de plus de 200 morts depuis le début des manifestations, en incluant les membres des forces de sécurité, les manifestants, mais aussi des membres des groupes armés qualifiés de contre-révolutionnaires.

Dans le même temps, le procureur général a annoncé que le Parlement et une autre instance, dirigée par le président Ebrahim Raissi, travaillaient sur une modification de la loi sur le port obligatoire du voile islamique sans toutefois préciser dans quel sens le texte sera modifié. Le résultat sera annoncé d’ici quinze jours.

Selon un député, la police pourrait cesser toute arrestation et mettre en place des amendes pour non-respect du voile. De fait, ces dernières semaines, on voit de plus en plus d’Iraniennes, en particulier des jeunes, non voilées sans que les forces de l’ordre interviennent. Certaines femmes se promènent dans la rue avec un pantalon et une simple veste sans même avoir sur elles un simple foulard au cas où la police leur ferait des remarques.

Appels à manifester à partir de demain lundi

Ces annonces interviennent alors que des appels ont été lancés pour trois journées de manifestations et de grève à partir de lundi. Ces appels ont été partagés sur les réseaux sociaux par des activistes et des groupes inconnus pour trois jours de manifestations et de grève entre lundi et mercredi. Certains de ces appels invitent les protestataires à s’armer et attaquer les centres vitaux du pouvoir.

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