Avant M. Guterres, son haut-commissaire aux droits humains Volker Türk avait enjoint aux talibans de lever ces «restrictions inimaginables» et mis en garde contre des «conséquences terribles» pour «tout le peuple afghan». Et les 15 membres du Conseil de sécurité au siège des Nations unies à New York s’étaient déclarés «profondément alarmés» par cette décision de Kaboul de suspendre l’accès des femmes à l’université et de leur interdire de travailler dans des ONG.
«Les dernières restrictions par les talibans sur l’emploi et l’éducation des femmes et des filles sont d’injustifiables violations de droits humains et doivent être annulées», a écrit le secrétaire général de l’ONU sur Twitter.
M. Guterres a souligné que les «actes visant à exclure et à faire taire des femmes et des filles provoquent encore une immense souffrance et des reculs importants quant au potentiel de la population afghane».
«Aucun pays ne peut se développer – voire survivre – socialement et économiquement si la moitié de sa population est exclue», avait insisté auparavant dans un communiqué de Genève M. Türk.
Les talibans, qui ont pris le pouvoir à Kaboul en août 2021 et dont l’autorité n’est pas reconnue par l’essentiel de la communauté internationale, viennent d’interdire à quelques jours d’intervalle aux femmes et aux filles de poursuivre des études universitaires et de travailler dans des ONG nationales ou internationales.
De très nombreuses ONG dépendent de leurs employées et ne seront pas en mesure de fonctionner sans elles. Lundi, une demi-douzaine d’ONG ont suspendu leurs activités sur place, les talibans ayant menacé de révoquer les autorisations des organisations qui ne respecteraient pas le décret.
«L’interdiction compromettra considérablement, voire détruira, la capacité de ces ONG à fournir les services essentiels dont dépendent tant d’Afghans vulnérables», prédit le chef des droits humains à l’ONU. Plus de la moitié de la population – environ 24 millions de personnes – dépendant d’une manière ou d’une autre de l’aide humanitaire.