“Le Kremlin manque tout à fait de crédibilité et cette déclaration d’une volonté de cessez-le-feu unilatéral n’est pas crédible”, a déclaré Josep Borrell à la presse en marge d’une visite à Fès, au Maroc.
“La réponse qui nous vient à tous à l’esprit, c’est le scepticisme face à tant d’hypocrisie”, a-t-il estimé.
Vladimir Poutine a ordonné jeudi à son armée d’observer un cessez-le-feu “sur toute la ligne de contact entre les parties en Ukraine” les 6 et 7 janvier, la première trêve d’ampleur depuis le début de l’invasion russe il y a près d’un an. Malgré cette annonce, des duels d’artillerie se sont poursuivis vendredi.
Pour que le cessez-le-feu puisse être considéré comme valable, “il faut avoir un arrêt complet des attaques militaires. Il faut avoir le retrait des troupes (russes) et de leur matériel militaire du territoire ukrainien”, a expliqué M. Borrell, après avoir rencontré des étudiants de l’Université euro-méditerranéenne.
“En l’absence de telles actions concrètes, un cessez-le-feu unilatéral apparaît comme une tentative de la Russie de gagner du temps pour regrouper ses troupes et essayer de restaurer sa réputation internationale qui est bien endommagée”, a souligné M. Borrell.
Il a par ailleurs pointé du doigt la “propagande” russe qui impute “aux sanctions européennes” la responsabilité de la flambée mondiale des prix des denrées alimentaires et de l’énergie qui pénalise particulièrement l’Afrique.
“C’est complètement faux. C’est l’armée russe qui a détruit les silos de grains, qui a détruit et semé des mines dans les champs, détruit les routes et bloqué les ports de l’Ukraine”, a souligné le haut responsable européen.
M. Borrell achève vendredi une visite officielle de deux jours au Maroc, pays accusé par des médias d’être impliqué dans le scandale de corruption au Parlement européen.