Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira lundi à huis clos pour discuter de la situation humanitaire en Syrie après le séisme, alors que les appels à ouvrir de nouveaux passages transfrontaliers pour acheminer l'aide vers le nord-ouest du pays se multiplient.
Lors de cette réunion privée demandée par la Suisse et le Brésil, en charge de ce dossier, le chef humanitaire de l’agence de l’ONU Martin Griffiths, qui s’est rendu sur le terrain en Turquie et en Syrie ce week-end, présentera une évaluation de la situation aux membres du Conseil. Mais déjà avant cette réunion, son message était clair.
“Jusqu’à présent, nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie”, a-t-il reconnu sur Twitter. “Ils se sentent à juste titre abandonnés” en voyant que l’aide humanitaire n’arrive pas, et il faut “corriger cet échec au plus vite”. “Nous devons ouvrir plus de points de passage et apporter de l’aide plus vite”, a-t-il ajouté.
Avant le séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie, la quasi-totalité de l’aide humanitaire cruciale pour plus de 4 millions de personnes vivant dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie était acheminée à partir de la Turquie par le point de passage de Bab al-Hawa.
C’est grâce à un mécanisme transfrontalier créé en 2014 par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, contestée par Damas mais aussi par Moscou, membre permanent qui dispose du droit de veto et qui a fait pression ces dernières années pour réduire le nombre de passages de quatre à un.
L’acheminement de l’aide par Bab al-Hawa, interrompue par le séisme, a pu reprendre, mais les appels à ouvrir d’autres points de passage transfrontaliers se multiplient.
“Les populations des zones touchées comptent sur nous (…) Nous devons voter immédiatement sur une résolution répondant à l’appel de l’ONU d’autoriser l’ouverture de nouveaux points de passage transfrontaliers pour acheminer l’aide humanitaire”, a déclaré dimanche dans un communiqué l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield, évoquant deux points de passage supplémentaires.
“Nous n’avons pas commencé à discuter d’une résolution mais je suis sûre que nous le ferons”, a indiqué lundi l’ambassadrice de Malte Vanessa Frazier, qui préside le Conseil en février.
“Nous faisons notre travail”, a-t-elle assuré, interrogée sur les critiques accusant le Conseil de lenteur. “Il n’y a aucun sens pour nous à se réunir sans les informations” venant du terrain, a-t-elle ajouté, reprenant l’argumentation de la Suisse et du Brésil qui avaient la semaine dernière indiqué vouloir entendre Martin Griffiths avant de discuter de la question.
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