M. Ghannouchi, 81 ans, a été convoqué pour se présenter mardi au poste de police de l’Aouina, en banlieue nord de Tunis, a indiqué à la presse le porte-parole d’Ennahdha Imed Khemiri. “Il s’agit d’une nouvelle tentative de cibler les dirigeants politiques dans le pays”, a-t-il déploré.
Le parti “ne connait pas clairement les motivations de cette nouvelle convocation mais elle fait suite à une enquête ouverte après une plainte déposée par une personne inconnue”, a-t-il ajouté.
“On ne sait pas si cette fois il s’agira de complot contre la sûreté de l’Etat, ou corruption financière ou encore de terrorisme”, a pour sa part ironisé Zeineb Brahmi, responsable juridique d’Ennahdha.
Un cadre du parti, parlant sous couvert de l’anonymat, a affirmé à l’AFP que la plainte en question avait été déposée par “un membre d’un syndicat de la police prétendant avoir un enregistrement téléphonique de M. Ghannouchi”.
M. Ghannouchi, qui dirigeait le Parlement dissous en juillet 2021 par M. Saied, avait déjà été entendu en novembre 2022 par un juge du pôle judiciaire antiterroriste pour une affaire en lien avec l’envoi présumé de jihadistes en Syrie et en Irak. Il avait aussi été interrogé en juillet pour des soupçons de corruption et blanchiment d’argent liés à des transferts depuis l’étranger vers une organisation caritative affiliée à Ennahdha.
La convocation des politiciens “est devenue très facile puisqu’il suffit qu’une plainte soit déposée pour que la police ouvre des enquêtes sans la moindre vérification du contenu”, a estimé M. Khemiri, dénonçant un “harcèlement” et “une politique de vengeance” à l’encontre de M. Ghannouchi et des opposants politiques de M. Saied.