Rome, 4 janvier (LaPresse) – "Ne restez pas silencieux. Continuez à parler de Cecilia Sala." C’est l’appel lancé par Nazanin Zaghari-Ratcliffe dans une interview accordée à La Repubblica. Comme la journaliste italienne, cette enseignante britanno-iranienne de 46 ans a été détenue pendant six ans dans les prisons du régime de Téhéran pour des raisons politiques, et a également été incarcérée dans la prison d’Evin. Accusée d’espionnage sans preuves, elle a été séparée de sa fille Gabriella et de son mari Richard Ratcliffe, qui a campé presque chaque jour devant le Foreign Office à Londres pour réclamer sa libération, obtenue en 2022.
Zaghari-Ratcliffe explique qu’elle a survécu à Evin en grande partie grâce à des livres clandestins, comme 1984 de George Orwell, La Fête au bouc de Mario Vargas Llosa et La Servante écarlate de Margaret Atwood. "Une gardienne de prison a remarqué l’un de ces livres, mais elle n’a rien fait. Elle a voulu le lire elle aussi." À Sala, elle souhaite dire : "Tout cela prendra fin. Vous n’y êtes pour rien. Ce n’est pas de votre faute, peu importe ce que certaines personnes peuvent dire. Malheureusement, Cecilia n’est pas la première et ne sera pas la dernière otage de la République islamique. J’aimerais parler à sa famille et partager mon expérience. Mon conseil est : ne restez pas silencieux. En continuant à parler de Cecilia, sa position en prison sera renforcée, là où elle est probablement terrorisée et sous une énorme pression de ses geôliers. Cela contrerait également le chantage de l’Iran."
Ratcliffe souligne que les livres l’ont aidée "énormément. Envoyez des livres à Cecilia, et j’exhorte également le gouvernement italien à le faire. Ils sont essentiels pour la santé mentale de quiconque là-bas. Et Rome doit sortir Cecilia de l’isolement dès que possible, car elle y est en danger de torture."
© Copyright LaPresse