Après une semaine d’émeutes, le gouvernement kazakh a annoncé lundi près de 8.000 arrestations depuis le début du mouvement de protestation.

« Au 10 janvier, 7 939 personnes étaient détenues par les autorités », a déclaré le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié sur le site Internet du gouvernement.
Internet était de nouveau accessible après des jours de black-out à Almaty, la capitale économique de ce pays d’Asie centrale où les troubles ont été les plus violents.

Une réunion des chefs d’État des membres l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dont Vladimir Poutine, est prévue lundi pour examiner la situation dans ce pays où un mouvement de protestation a commencé le 2 janvier dans l’ouest du Kazakhstan à la suite d’une augmentation drastique des prix des carburants. Les manifestations ont dégénéré dans les jours suivants à Almaty en émeutes chaotiques marquées par des échanges de tirs, des saccages de bâtiments publics et des pillages de commerces.

Ces troubles, les pires depuis l’indépendance du Kazakhstan après la chute de l’URSS il y a tout juste 30 ans, ont conduit le président du pays, Kassym-Jomart Tokayev, à demander un soutien militaire à lOTSC, dirigée par Moscou.

La Russie a déployé des troupes dans ce pays d’Asie centrale dans le cadre d’un contingent multinational des anciennes républiques soviétiques.

La mobilisation des troupes russes n’a pas été favorablement accueillie par Washington. Vendredi dernier, le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, a mis en garde le Kazakhstan en déclarant qu'”une fois que les Russes sont chez vous, il est parfois très difficile de les faire partir”.

La Russie a qualifié de “grossières” la déclaration de Blinken sur la présence de troupes de Moscou au Kazakhstan pour appuyer le pouvoir face à des manifestations de grande ampleur.

“Le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a tenté de faire une plaisanterie désopilante au sujet des événements tragiques au Kazakhstan. Une tentative grossière, pas la première”, a réagi le ministère russe des Affaires étrangères.
“Si Anthony Blinken est si féru de leçons d’histoire, en voici une qui vient à l’esprit: une fois que les Américains sont chez vous, il peut être difficile de rester en vie, de ne pas être pillé ou violé”, a-t-il ajouté dans un communiqué.

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