Le Parlement européen s'apprête à lever jeudi l'immunité de deux eurodéputés visés par la justice belge dans le scandale de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc, ouvrant la voie à leur audition par les enquêteurs.

Le vote en plénière doit avoir lieu à partir de 10h00 GMT dans l’hémicycle bruxellois.

Il devrait confirmer le feu vert donné mardi à l’unanimité par la commission des affaires juridiques du Parlement à la levée d’immunité du Belge Marc Tarabella et de l’Italien Andrea Cozzolino.

Les deux élus, temporairement exclus du groupe des Socialistes & démocrates (S&D), nient toute malversation et ne s’opposent pas à la levée de leur immunité.

Celle-ci une fois confirmée, “tout sera possible, (…) cela ne veut pas dire forcément qu’il y aura des mesures coercitives, mais la justice se donne tous les moyens de pouvoir travailler comme pour n’importe quel justiciable”, a expliqué à l’AFP Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.

Selon le rapport parlementaire sur la levée de l’immunité de Marc Tarabella, rédigé par l’eurodéputée française Manon Aubry (LFI), “il ressortirait (…) de l’enquête en cours que (ce dernier), au cours des deux dernières années, est soupçonné d’avoir appuyé certaines positions au sein du Parlement européen en faveur d’un État tiers en échange de récompenses en argent liquide”.

Le rapport fait état du témoignage à son encontre de l’Italien Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d’ONG et qui fait figure de personnage central dans cette affaire, qui a affirmé en décembre avoir versé “entre 120.000 et 140.000 euros”, en plusieurs fois à Marc Tarabella pour son aide dans les dossiers liés au Qatar.

Pier Antonio Panzeri, inculpé et placé en détention provisoire comme trois autres suspects, a conclu en janvier un accord avec la justice, s’engageant à livrer des informations sur le système de corruption auquel il admet avoir participé, en échange d’une peine de prison limitée à un an.

Le domicile de M. Tarabella dans la région de Liège (est) avait été perquisitionné en décembre, mais aucun argent liquide n’avait été découvert. Et l’intéressé nie avoir reçu “argent ou cadeaux en échange de (ses) opinions politiques”.

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