Les Zambiens accomplissent aujourd’hui leur devoir civique.

Ils sont près de 7 millions d’électeurs à ce rendre , ce jeudi, aux urnes pour élire leur président, leur Assemblée nationale, leurs conseillers et leurs maires, pour des élections comportant des enjeux politiques et économiques majeurs pour la Zambie, un pays confrontée à une montagne de dettes.

Les deux candidats à la présidentielle, à savoir le président sortant Edgar Lungu et le chef du principal parti d’opposition, Hakainde Hichilema, ont dû redoubler d’efforts pour convaincre les électeurs de la pertinence de leurs programmes de reprise économique post-covid.

En 2020, la Zambie a vu tous ses indicateurs économiques chuter. L’économie de ce pays très riche en cuivre a baissé de 5% en 2020 à cause de la pandémie du Covid-19.

Aussi, ce pays d’Afrique australe est devenu le premier Etat africain à être en défaut de paiement à cause des répercussions économiques de la pandémie. Les autorités zambiennes ont manqué une échéance de paiement d’un montant de 42,5 millions de dollars sur l’une de leurs euro-obligations.

Sur le plan politique, ce scrutin constitue un vrai test pour la capacité de la Zambie à préserver sa stabilité et consolider sa démocratie. Depuis le lancement de la campagne électorale, des tensions ont émergé entre les adeptes des principaux partis politiques, déclenchant des affrontements dans plusieurs régions du pays.

Les violences se sont principalement concentrées autour de la capitale Lusaka et du Nord, traditionnellement dominés par le Front patriotique (PF), parti au pouvoir, et dans la région du Nord-ouest, bastion du plus grand parti d’opposition, le Parti unifié pour le développement national (UPND).

Les tensions, qui ont fait jusqu’ici au moins trois morts, avaient déjà entaché les rendez-vous électoraux en Zambie. Des affrontements similaires ont eu lieu durant les élections générales de 2016, bien qu’aucun décès n’ait été signalé.

Dans ce contexte, le président Edgar Lungu a ordonné le déploiement des Forces de défense zambiennes dans le pays pour soutenir la police face à ces violences, une décision qui a suscité les critiques de l’opposition.

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