Mohamed Goumani qui assurait la présidence de la Commission de gestion de la crise politique en Tunisie, une structure nouvellement créée au sein du mouvement Ennahdha, fait partie des 113 membres ayant annoncé samedi leur démission du parti.
« Le changement radical survenu sur la scène politique nationale après la publication du décret présidentiel du 22 septembre 2021, l’abrogation de la Constitution et l’absence de dialogue avec les opposants, font encourir au pays de hauts risques », a-t-il écrit dans sa lettre de démission publiée sur sa page Facebook. Goumani appelle le parti Ennahdha à revoir sa politique et à adhérer à des actions pacifiques pour remettre le pays « sur les rails de la démocratie ».
Goumani impute au Président tunisien, Kaïs Saïed, la responsabilité de l’échec de cette initiative du mouvement d’obédience islamique, lui reprochant notamment d’avoir fermé la porte au dialogue.
Samedi, 113 membres du mouvement Ennahdha, dont des députés, des anciens ministres, des cadres du parti, des membres du Conseil de la Choura (organe consultatif du mouvement), ont annoncé leur démission, évoquant « les mauvais choix politiques » de la direction du parti.
Les démissionnaires considèrent que leur son est partiellement responsable de la crise qui a motivé le 25 juillet le président à s’arroger les pleins pouvoirs en supprimant l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d’exercer le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement. «Ennahda n’était pas au pouvoir, mais a soutenu le gouvernement malgré les reproches que nous avions envers lui», a dit, jeudi 22 septembre, le chef du Parlement tunisien et du parti d’inspiration islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi.