Le Roi Mohammed a donné, ce vendredi, le coup d’envoi de la nouvelle session parlementaire. Une session qui s’annonce inédite puisqu’il s’agit de la première année législative dans ce contexte particulier de la Covid-19.

A l’ouverture de cette session, le Roi Mohammed VI a, comme le veut la tradition, prononcé un discours dans lequel il a fixé les priorités des nouveaux élus, mais aussi du nouveau gouvernement.

Les trois priorités fixées par le Souverain dressent un programme-cadre qui capitalise les acquis, tout en les actualisant au nom du nouveau modèle de développement adopté par le Maroc, et ce compte tenu de la crise sanitaire qui a redistribué les cartes.

Le Roi Mohammed VI a insisté sur « la consolidation de la place occupée par le Maroc et la défense impérieuse de ses intérêts supérieurs, particulièrement dans la conjoncture actuelle.

Pour consolider la sécurité stratégique du pays, le Souverain a appelé à « la création d’un dispositif national intégré » dont l’objectif est d’assurer « la réserve stratégique de produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques et à la mise à jour continue des besoins nationaux en la matière ».

La 2ème priorité porte sur la relance économique. A cet égard, le Roi a insisté sur la poursuite de « l’effort national » en faveur du dynamisme économique, notamment « à travers l’investissement public, l’appui apporté aux entreprises et l’adoption de mesures incitatives en leur faveur ». L’idée est de capitaliser sur les acquis pour poursuivre la relance économique dans ce contexte particulier de crise sanitaire. L’ambition est de « réaliser un taux de croissance supérieur à 5,5% ». « Ce qui constitue une performance inégalée depuis des années et compte parmi les plus élevées à l’échelle régionale et continentale », a souligné le Roi tout en appelant les différents acteurs à rester « réalistes » et « à l’écart d’une certaine rhétorique négativiste », a indiqué le Souverain.

La mise en œuvre du nouveau modèle de développement sera un vrai test non seulement pour le nouveau gouvernement mais aussi pour les élus.

Le Roi aspire à ce que cette nouvelle législature soit « le point de départ d’une nouvelle génération de projets et de réformes intégrés comme prévu par le modèle de développement ».

Le Souverain laisse toutefois aux acteurs une marge de flexibilité en termes d’implémentation du modèle de développement. « Il convient de rappeler que le modèle de développement n’est pas un plan de mesures figé au sens conventionnel du terme. Il constitue plutôt un cadre général propice à l’action et apte à instaurer de nouvelles règles, à ouvrir de larges perspectives devant chacun et tous », a-t-il précisé.

Toutefois, le nouveau gouvernement est appelé à « définir les priorités et les projets à mettre en chantier au cours de son mandat et à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer leur financement ». « Il lui incombe également de parachever les grands projets déjà lancés, au premier rang desquels le chantier de généralisation de la protection sociale », a ajouté le Souverain.

Dans ce cadre, « le défi majeur consiste à opérer une véritable mise à niveau du système de santé, conformément aux meilleurs standards et en synergie totale entre secteurs public et privé ».

Outre le volet social, le Roi a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre la réforme fiscale, appelant à l’adoption d’une nouvelle charte compétitive de l’investissement. Parallèlement, « il faut veiller à introduire plus de cohérence, de complémentarité et d’harmonie entre les politiques publiques et à en suivre la mise en œuvre ».

Pour cela, « l’action de cette institution doit être adossée à des normes rigoureuses et à des outils modernes de suivi et d’évaluation », conclut le Roi du Maroc.

 

© Copyright LaPresse