Le choix de Denis Kadima, un proche du président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, pour diriger la commission électorale ne fait pas l’unanimité.
L’Église catholique, dont se revendique 40% de la population, et l’Église du Christ au Congo (ECC), principale fédération protestante, se sont opposées à cette nomination de Denis Kadima, soupçonné de corruption.
« C’est un coup de théâtre. C’est la toute première fois que la contestation d’un candidat président de la Ceni atteint les proportions du cas de Denis Kadima. Ce sont des signes qui ne trompent pas. Nous voulons des élections apaisées, crédibles et nous sommes convaincus qu’avec Kadima, on ne les obtiendra pas », a déclaré à la presse Donatien N’shole, porte-parole de l’épiscopal congolais.
Les critiques à l’égard de cette nomination annoncée samedi dernier fusent de toutes parts. Le camp de l’opposant Martin Fayulu a également rejeté ce choix, tout comme celui de l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, potentiel candidat à la présidentielle et membre de la coalition de Félix Tshisekedi. Il s’agit d’un acte « inique », en l’absence de tout compromis : « Il y a fraude, il y a corruption, il y a débauchage », a déclaré aux médias Dieu-donné Bolengetenge, secrétaire général d’ « Ensemble pour la République », parti de Moïse Katumbi.
Dans un communiqué, le mouvement « Tournons La Page RDC » (TLP-RDC) a estimé ce mardi que le choix de Denis Kadima « comporte en lui-même des germes de contestations en série ». Le mouvement a appelé le président Tshisekedi à « rester logique et cohérent avec lui-même en se refusant d’investir Denis Kadima et son équipe pour les mêmes motifs qui l’avaient poussé en juillet dernier à refuser d’investir l’équipe de Ronsard Malonda ».
La validation du choix de Kadima à la tête de la Commission électorale, samedi par l’Assemblée nationale, ouvre ainsi la voix à une nouvelle crise politique. Le contrôle de cette Commission est un enjeu primordial pour conquérir ou conserver le pouvoir en RDC, a souligné dans un récent rapport le Groupe d’experts sur le Congo (GEC), lié à l’Université de New York.
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