La police congolaise a dispersé, lundi, un rassemblement des forces politiques et sociales venues manifester devant le quartier général de la commission électorale nationale indépendante (CENI).
Les manifestants dénoncent la « politisation » de cette institution et la nomination récente à sa tête d’un président, Denis Kadima, qu’ils jugent proche du Président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019.
« La Police a pris des dispositions pour isoler le siège de la CENI pour que personne ne puisse y arriver et troubler l’ordre public. Nous ferons notre travail comme il le faut, on usera de tous les moyens légaux pour que l’ordre soit maintenu, et s’il est troublé, nous allons le rétablir avec des armes non létales. Il y aura des interpellations même des arrestations », a déclaré à l’Agence Anadolu, le commandant de la Police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo.
La nomination de Denis Kadima à la tête de la CENI avait provoqué une vague d’indignation.
L’Église catholique, dont se revendique 40% de la population, et l’Église du Christ au Congo (ECC), principale fédération protestante, se sont opposées à cette nomination de Denis Kadima qui est soupçonné de corruption.
Le camp de l’opposant Martin Fayulu a également rejeté ce choix, tout comme celui de l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, potentiel candidat à la présidentielle et membre de la coalition de Félix Tshisekedi. Il s’agit d’un acte « inique », en l’absence de tout compromis : « Il y a de la fraude, il y a corruption, il y a débauchage », avait déclaré aux médias Dieu-donné Bolengetenge, secrétaire général d’« Ensemble pour la République », parti de Moise Katumbi.
Le contrôle de la CENI est un enjeu primordial pour conquérir ou conserver le pouvoir en RDC, a souligné dans un récent rapport le Groupe d’experts sur le Congo (GEC), lié à l’Université de New York.