Le bloc parlementaire tunisien Ennahdha a exprimé, mardi, son étonnement face aux accusations portées à l'encontre du député Noureddine Bhriri pour ''soupçon de terrorisme'', appelant à sa libération sans condition.

”Cette décision confirme le caractère politique de tout ce que Bhiri a subi depuis l’enlèvement, et replonge notre pays dans la tyrannie”, dénonce le mouvement Ennahda dans un communiqué.
Noureddine Bhiri, proche de Rached Ghannouchi, chef du parti d’inspiration islamiste et bête noire du chef de l’État, a été arrêté vendredi dernier. Il a été mis en résidence surveillée, conformément à la loi régissant l’état d’urgence, pour soupçon de terrorisme et de corruption relatifs à la délivrance de certificats de nationalité tunisienne, de passeports et d’extraits de naissance d’une manière illégale”, a indiqué lundi le ministère tunisien de l’Intérieur.
Le mouvement Ennahdha exige la libération immédiate et inconditionnelle de Bhiri, dénonçant son ”enlèvement” sans mandat ni de procédure judiciaire, ce qui constitue selon lui, une violation flagrante de toutes les lois et pactes internationaux.
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, après l’adoption de mesures d’exception par le président du pays, Kaïs Saïed, dont notamment le gel des prérogatives du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois, la promulgation de lois par décrets présidentiels, le limogeage du Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement.
La majorité des forces politiques du pays rejettent ces décisions et les assimilent à un “coup d’État contre la Constitution”, tandis que d’autres forces les soutiennent et y voient une “correction du cours de la révolution de 2011”, qui a renversé le président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

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