Les talibans ont hissé jeudi un immense drapeau blanc de leur mouvement, au sommet d’une colline dominant la capitale Kaboul, lors d’une cérémonie organisée près de huit mois après leur prise du pouvoir en Afghanistan.
Plusieurs centaines de talibans, dont de nombreux en armes, ont assisté à la cérémonie présidée par le 2e vice-Premier ministre, Abdul Salam Hanafi, sur la colline de Wazir Akbar Khan, dans le nord de la ville, rapporte la presse internationale.
“Aujourd’hui, un drapeau a été hissé qui est le drapeau de l’indépendance, de la paix et de la fraternité, et le symbole des règles du système islamique”, a déclaré Abdul Salam Hanafi.
“Ce n’est pas le drapeau des talibans ou des mollahs, c’est le drapeau de toute la nation qui a fait des sacrifices, ce drapeau appartient à tout l’Afghanistan”, a-t-il assuré.
Jusqu’à la prise de Kaboul le 15 août 2021 par les fondamentalistes islamistes, le drapeau national tricolore noir-rouge-vert flottait sur le même mat au sommet de la colline de Wazir Akbar Khan, là où les familles viennent se promener et profiter de la vue panoramique sur Kaboul.
Mais les talibans ont ordonné à tous les ministères et sur les bâtiments publics de le remplacer par l’étendard blanc.
Après avoir pris le pouvoir, les fondamentalistes ont promis une version plus souple de l’interprétation dure de la loi islamique qui a caractérisé leur précédent règne de 1996 à 2001, quand ils avaient largement piétiné les droits humains.
Si le nouveau régime – qu’aucun pays n’a reconnu jusque-là – a veillé à ne pas édicter de règles trop sévères, peu à peu des restrictions sont imposées, notamment concernant les femmes.
La cérémonie de jeudi s’est tenue une semaine après la fermeture des écoles secondaires pour les filles, quelques heures après la réouverture qui avait été annoncée de longue date.
Ces derniers jours, ils ont également interdit aux femmes de prendre l’avion à moins d’être accompagnées d’un homme de leur famille, et ont décrété que les hommes et les femmes ne pouvaient pas visiter les parcs de Kaboul les mêmes jours.
Ils ont rapidement exclu les Afghanes de nombreux emplois publics et ont contrôlé leur façon de s’habiller.