Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a appelé, mercredi, à structurer l’espace Africain Atlantique, soulignant que la déclaration qui sera adoptée à l’issue de la 1ère réunion ministérielle des Etats Africains Atlantiques “institue le Processus (afro-atlantique) de Rabat”, capitale africaine de la culture cette année, et capitale atlantique aussi.
La déclaration “consacre notre vision, institutionnalise notre démarche et structure notre espace. Elle est, en effet, orientée vers l’impulsion d’une coordination sur un ensemble de thématiques stratégiques et de secteurs structurants et établit trois groupes thématiques, chargés du dialogue politique et de sécurité ; de l’économie bleue et de la connectivité maritime et de l’énergie ; et enfin du développement durable et de l’environnement”, a dit M. Bourita à l’ouverture de cette réunion ministérielle, qui se tient avec la participation de 21 pays de la façade atlantique, dont une quinzaine représentés au niveau ministériel.
“Elle réactive le Secrétariat permanent de la Conférence, basé à Rabat”, a poursuivi M. Bourita, ajoutant que cette initiative ne souhaite en aucun cas être en concurrence avec d’autres organisations régionales, ou configurations africaines atlantiques.
“Nous voulons qu’elle soit perçue telle qu’elle est, c’est-à-dire une dynamique inclusive pour un processus de gouvernance politique de notre espace atlantique commun, dans son acception élargie”, a insisté M. Bourita relevant que cette ambition n’est pas seulement de réactiver les mécanismes du passé, mais de les dépasser. L’ambition du Processus de Rabat est de permettre à l’Afrique de s’approprier l’Atlantique, de formuler des positions communes et, à terme, de réaliser la jonction avec les pays de l’autre rive de l’Atlantique-Sud – l’Amérique Latine.
“Notre vision, c’est de reconnaître que l’enjeu n’est plus d’être des pays riverains qui tournent le dos à l’Atlantique”, a souligné M. Bourita, précisant que l’Atlantique n’est pas seulement une limite et une source de défis ; c’est aussi une culture, une conscience et une identité maritime”.
Le ministre a, dans ce sens, appelé à diffuser l’esprit de l’Atlantique, auprès de nos départements sectoriels, des agents économiques et des sociétés ; et d’ériger cet espace en pôle stratégique et économique, en zone de jonction, de coopération et d’union.
“Si l’Atlantique nous rassemble de l’extérieur, qu’il soit aussi ce qui nous unit de l’intérieur”, a-t-il dit, ajoutant que “chaque 8 juin, nous aurons deux événements à célébrer : celle de la journée des océans ; et celle de la relance du Processus africain atlantique de Rabat”.
Cette réunion ministérielle, dont les travaux s’articulent autour de trois thématiques à savoir, “Dialogue Politique, de Sécurité et de Sûreté”, “Économie Bleue et Connectivité” et “Environnement et Énergie”, constitue une occasion de concevoir une vision africaine commune sur cet espace vital, de promouvoir une identité atlantique africaine et de défendre d’une seule voix les intérêts stratégiques du Continent.