Le Maroc engagé à infuser davantage le nexus paix, sécurité et développement en Afrique

Le Maroc réitère son engagement pour une réorientation des efforts pour infuser davantage le triple nexus paix, sécurité et développement au sein de l'architecture institutionnelle africaine, a souligné mardi, à Tanger, le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita.

Intervenant par visioconférence à l’occasion de l’ouverture de la Policy Conference de Tanger organisée en partenariat avec le Département aux Affaires Politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine (UA), le ministre a plaidé pour la mise en place d’un Fonds de l’UA pour le Développement, à l’instar du Fonds pour la Paix, dédié à financer l’action collective africaine en matière de développement socio-économique et humain.

Il a également appelé à explorer les pistes et mécanismes susceptibles de renforcer les synergies et la coordination entre les différents organes en charge du développement durable, de la paix et de la sécurité et de la gouvernance en Afrique, plus singulièrement entre l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA), l’Architecture Africaine de Gouvernance (AGA), l’AUDA-NEPAD et la BAD.

Par ailleurs, le ministre a préconisé l’instauration de la continuité de cette Policy Conference en l’institutionnalisant en tant que « Processus de Tanger », qui impliquera toutes les parties prenantes y compris le secteur privé dans la création d’un momentum positif en faveur de la stabilité et de l’essor du Continent, notant que l’objectif sera aussi d’élaborer des données fiables sur la mise en place du triptyque « paix, sécurité et développement » dans la concrétisation de l’Agenda 2063 et des Objectifs de développement durable.

Le choix du Maroc pour l’accueil de cette conférence constitue un gage de reconnaissance envers la contribution du Royaume à la thématique puisque SM le Roi a érigé l’approche basée sur le « nexus paix, sécurité et développement » au cœur de l’engagement du Maroc pour l’Afrique depuis le retour du Royaume à l’UA, a-t-il relevé.

Au niveau de l’institution panafricaine, le Maroc, dès son premier mandat au sein du Conseil Paix et Sécurité entre 2018 et 2020, avait veillé à inscrire le triple nexus à l’ordre du jour des travaux de ce Conseil, a-t-il rappelé, ajoutant que la vision du Royaume se traduit aussi au niveau international, en plaidant au sein des plateformes multilatérales et particulièrement au sein de l’ONU, à factoriser les besoins africains et les réalités africaines dans toute initiative visant la paix, la sécurité et le développement du Continent, dans une démarche « partenariale » et non « d’assistance ».

A cet égard, l’engagement de l’Afrique à relever les défis sécuritaires qui sont multiples et de nature complexe et multidimensionnelle doit se baser sur des approches nouvelles qui permettent d’anticiper et intervenir au lieu de constater et réagir. De ce fait, a ajouté le ministre, « le Maroc estime que le temps et l’ordre de l’action devraient inviter plus de confiance en nos capacités africaines collectives pour relever nos propres défis et avancer de l’avant », rappelant à cette occasion, l’appel Royal qui est resté célèbre : « l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ».

“C’est bien cette confiance que nous estimons fait défaut aux efforts pour la paix, la sécurité et le développement du continent pour ainsi débloquer son potentiel d’intégration continentale et mondiale”, a-t-il poursuivi, soulignant que la confiance signifie “un partenariat d’égal à égal, affranchi de tous les relents de prédation et d’influence orientés vers le profit”.

La confiance dépend également, a-t-il enchainé, d’une “solidarité active, au-delà de l’intérêt immédiat et pour une construction panafricaine qui requiert un engagement sincère et une mutualisation des moyens au service des populations africaines”, précisant que la confiance signifie aussi “la centralité de la dimension humaine à travers une coopération concrète tournée vers et tournant autour des populations”.

Et de conclure que cette confiance constitue la clé de voûte pour mettre en route tous les projets fédérateurs de l’Afrique visant le développement et l’intégration de l’espace continental.

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