Rome, 15 février (LaPresse) – "L’Europe doit être et rester unie, mais il serait nécessaire que les 27 États membres puissent, à chaque décision historique, déléguer une personne pour les représenter tous. À ce moment précis, si j’étais à leur place, je demanderais à Giorgia Meloni, en raison de sa relation privilégiée de longue date avec Trump, d’essayer d’endosser le rôle de médiatrice. Le risque pour l’Europe en ce moment, c’est qu’elle explose. Meloni, en revanche, pourrait être un canal pour dialoguer avec les Américains au nom de l’Europe sur ce sujet spécifique. Peut-être est-elle la seule à pouvoir le faire. Et, croyez-moi, je ne fais pas cette déclaration par sympathie (d’autant que ce n’est pas un cadeau que je lui fais), ni par calcul politique, mais parce que je veux sincèrement que nous surmontions cette période de la meilleure manière possible."
Ce sont les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto dans une interview à Repubblica.
Concernant les dépenses de défense, Crosetto a déclaré : "Il est juste que l’Europe assume ses responsabilités, mais l’UE a une histoire différente de celle des Américains, et nous ne pouvons pas rattraper des décennies de désintérêt pour la défense en seulement deux ans. Pensez à un pays comme l’Allemagne qui, jusqu’à récemment, n’envisageait même pas de se réarmer. Nous avons besoin de temps pour prendre notre place au sein de l’OTAN. Nous avons également souligné que nous ne pouvons pas accepter qu’à l’issue du processus de paix en Ukraine, à la fois l’Ukraine et l’Europe soient perdantes, ce qui affaiblirait également l’OTAN."
Crosetto a ensuite réaffirmé qu’"il faudra continuer à aider Kiev à résister jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu et une trêve soient conclus."
Peut-on envisager d’envoyer une force de maintien de la paix par la suite, y compris des troupes italiennes ? "Non", a-t-il répondu. "D’éventuelles forces multinationales ne pourraient être envoyées que lorsque qu’un processus de paix solide et durable sera mis en place. Et certainement pas dans le cadre d’une mission purement européenne, mais bien d’une mission internationale, sous l’égide de l’ONU, avec, espérons-le, la participation des Saoudiens, des Indiens et du reste du monde. Pas une mission composée de pays ayant soutenu la défense ukrainienne et pouvant être perçus comme ‘des nations partiales’."
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