Rome, 5 juin (LaPresse) – « Je sais que la première réaction à l'annonce de la libération de Brusca est la colère et l'indignation. C'est vrai pour tout le monde, y compris pour moi. Mais nous devons éviter les réactions instinctives et réfléchir ensemble. La loi qui lui permet aujourd'hui, après 25 ans de prison et 4 ans de liberté surveillée, d'être considéré comme libre a été voulue par Giovanni Falcone, et c'est cette loi qui nous a permis de démanteler le clan de Riina, Provenzano et Messina Denaro, qui a ensanglanté Palerme, la Sicile et l'Italie dans les années 80 et 90. Grâce aux secrets révélés par Brusca, nous avons en effet pu éviter d'autres massacres, incarcérer des centaines de mafieux et les condamner à des peines très lourdes, dont des centaines de peines à perpétuité. Je répète ce que j'ai dit il y a quatre ans : avec Brusca, l'État a gagné trois fois : lorsqu'il l'a capturé, lorsqu'il l'a convaincu de collaborer, et maintenant qu'il est un exemple pour tous les autres mafieux. La seule façon de ne pas mourir en prison comme Riina, Provenzano et Messina Denaro est de collaborer avec la justice. Ce qui est certain, c'est que s'il commet un jour le moindre délit, il ne bénéficiera d'aucune réduction de peine. Ce qui m'inquiète, et nous devons veiller à ce que cela ne se produise jamais, c'est que l'on risque d'accorder des avantages à ceux qui, comme Graviano, n'ont jamais collaboré. La manière dont un État honore les victimes est de lutter contre la mafia et d'essayer de la vaincre avec toutes ses forces et toute la force du droit ». Ainsi s'exprime Pietro Grasso, ancien procureur national antimafia et président de la Fondation Scintille di futuro (Étincelles d'avenir).

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