Rome, 13 sept. (LaPresse) – « C’est un grand pas en arrière, et malheureusement ce n’est pas un cas isolé. » C’est ainsi que la ministre de la Famille et de l’Égalité des chances, Eugenia Roccella, a commenté dans une interview à La Stampa le verdict de Turin dans l’affaire Lucia Regna. « Des arguments de ce type continuent de se répéter dans les jugements, et ils nous disent que le changement culturel que nous demandons tous concerne aussi, et peut-être surtout, la magistrature et ceux qui doivent appliquer les lois. La nouvelle loi sur le féminicide n’aura pas de véritable efficacité si ceux qui l’appliquent considèrent que l’homme violent « doit être compris », et que les insultes et mauvais traitements font partie de la dynamique familiale normale », a-t-elle ajouté.
« Je n’entre jamais dans le fond du processus judiciaire d’un cas », a-t-elle poursuivi. « Certes, le langage utilisé puis traduit en concepts dans ce jugement est un problème. Derrière cela, il y a l’idée que la violence fait partie d’une dialectique relationnelle et familiale normale. C’est franchement intolérable. C’est une vision erronée, largement dépassée par le temps, mais malheureusement elle réapparaît dans certains jugements. »
« Le gouvernement travaille énormément sur la formation des opérateurs qui, de diverses manières, entrent en contact avec des situations de violence. Avec une attention particulière à la magistrature, qui joue évidemment un rôle crucial », a poursuivi la ministre. « Dans la nouvelle loi, celle qui introduit le délit autonome de féminicide, il y a une formation obligatoire pour les opérateurs judiciaires. De plus, nous avons élaboré un livre blanc destiné précisément à la formation, qui trace des définitions uniformes et des descriptions précises des phénomènes. C’est justement la semaine prochaine qu’en sera discuté lors d’une réunion au CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature). »

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