Milan, 29 octobre (LaPresse) – Lorsque lundi, des militants pro-Pal ont fait irruption pendant un débat à l'université Ca' Foscari de Venise auquel participait Emanuele Fiano, « j'ai continué à parler, tandis qu'une jeune fille criait très fort pour me faire taire, rapportant à mon sujet des opinions que je n'ai jamais eues : j'ai toujours été critique envers Netanyahu. Comme ils n'arrivaient pas à me faire taire, un garçon est venu à la chaire, m'a arraché le micro et a commencé à lire un de mes anciens articles pour le Foglio, sur l'antisémitisme et l'antisionisme. Bref, nous les avons laissés se défouler, dans l'espoir de pouvoir reprendre ». C'est ce que raconte Fiano lui-même dans une interview au Corriere della Sera. Mais, poursuit-il, « il n'y avait rien à faire, malgré les protestations du public, qui voulait les renvoyer. Sur quoi certains des jeunes ont fait le signe du P38 au public ». « J'ai été très frappé de voir un geste de menace aussi ancien fait par des mains aussi jeunes, plus jeunes que celles de mes enfants. Mais je ne pouvais pas me laisser expulser. Je le devais à mon père », ajoute-t-il, « j'étais sous le choc. Je pensais qu'ils parleraient et qu'ils me laisseraient ensuite continuer. Et puis ce geste du P38. Ces yeux de glace, sans aucune souffrance, qui me disaient : tu ne peux pas parler ici. J'ai repensé aux années sombres. Aux années de plomb. À 1938. Et j'ai été ému en pensant à papa. Au moment où le directeur lui a dit : Nedo Fiano, tu dois partir ».

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