La Finlande entame mardi son débat final au Parlement sur l'adhésion à l'Otan, sans attendre les derniers oui impératifs de la Turquie et de la Hongrie.

Avec des élections en vue le 2 avril pour le gouvernement de la première ministre sortante Sanna Marin, Helsinki veut éviter tout vide politique pour pouvoir prendre le train de l’Otan en marche, une fois l’accord d’Ankara et de Budapest glané. Y compris si nécessaire sans attendre la Suède voisine, candidate elle aussi depuis l’an dernier mais confrontée pour l’instant à un veto turc.

Les 200 députés du Parlement finlandais, l’Eduskunta, doivent entamer leurs débats mardi sur le projet de loi d’adhésion à l’Otan, avec un vote attendu d’ici mercredi. Leur débat coïncide avec la visite en Finlande du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg pour des rencontres avec les principaux dirigeants du pays nordique de 5,5 millions d’habitants.

Comme lors d’un vote préliminaire en mai dernier, qui avait débouché sur un plébiscite de 188 voix pour, l’issue du scrutin parlementaire ne fait aucun doute, avec un soutien quasi unanime des partis, y compris ceux qui étaient encore défavorables à l’Otan il y a un an. Seule une poignée de députés d’extrême gauche et d’extrême droite devraient voter contre.

Avec l’invasion russe de l’Ukraine, la Finlande et la Suède ont décidé de tourner la page de leur politique de non-alignement militaire en vigueur depuis les années 1990, elle-même héritée de décennies de neutralité contrainte ou choisie, en candidatant à l’Otan mi-mai 2022. Vingt-huit des 30 membres de l’alliance, dont sa tête de proue américaine, ont déjà ratifié l’entrée des deux pays nordiques.

Restent la Hongrie, connue pour ses positions plus ambiguës vis-à-vis de Moscou et la Turquie, qui se veut médiatrice du conflit en Ukraine et règle de vieux litiges avec la Suède, principalement sur le cas de militants kurdes vivant dans le pays nordique.

La Finlande a jusqu’ici affiché sa volonté d’adhérer en même temps que la Suède. Mais les grandes difficultés de Stockholm avec Ankara, qui ont culminé en janvier avec une série d’incidents diplomatiques, ont changé la donne. Même Jens Stoltenberg a reconnu début février que le plus important n’était pas que les pays entrent ensemble dans l’Otan, mais que leur adhésion se fasse le plus vite possible.

© Copyright LaPresse