Il y a près de 100 ans, apparaissait le terme « déontologie ».

Dans le domaine de la médecine, cet ensemble de principes et de règles éthiques, répondant aux lois de l’humanité, s’avère de plus en plus indispensable pour régir les rapports entre les médecins et leurs patients, écrit la Professeure marocaine de néphrologie et dialyse, Amal Bourquia dans un article scientifique intitulé « La déontologie médicale au quotidien ».

L’objectif est double : permettre à chaque personne de bénéficier des soins dont elle a besoin, dans le respect et la défense de ses propres intérêts et assurer l’intérêt collectif pour mettre la profession médicale au service de la santé de la population dans le respect de l’ordre public, a-t-elle souligné.

Le professionnel de la santé peut aussi en tirer profit. En s’autorégulant, ce praticien jouira de son indépendance face à d’éventuelles pressions extérieures.

Ainsi, le code de déontologie médicale comporte plusieurs obligations dont le secret médical. Ce principe, qui interdit aux professions de la santé de divulguer des informations concernant leurs patients, fait partie des traditions médicales les plus anciennes comme en témoigne le serment d’Hippocrate qui fonde la morale médicale. Au Maroc, cette obligation trouve son fondement juridique à la fois dans le code pénal et dans le code de déontologie médicale.

Dans la même optique, le médecin est tenu d’exercer sa mission dans le respect de la vie et de la dignité des personnes, a soutenu Pr. Amal Bourquia, membre fondateur de nombreuses sociétés et d’associations telles que la Société marocaine des maladies rénales, l’Association méditerranéenne des maladies rénales et la Société marocaine de néphrologie pédiatrique

Dans un monde en perpétuel changement, les professionnels sont tenus, conformément aux règles définis par le code déontologique, d’entretenir régulièrement leurs connaissances. Cette obligation morale, liée à la compétence du médecin, part du principe que même si ce dernier peut tout faire, il ne doit pas tout entreprendre ni dépasser sa compétence et doit par conséquent régulièrement rafraichir son savoir-faire.

Une autre obligation phare de ce code porte sur la qualité des soins. Si les patients n’ont pas forcément droit à la santé car elle est aléatoire par nature, mais ils ont droit à un médecin compétent, vigilant et prudent. De là découle une autre obligation, celle faire preuve de prudence dans l’évaluation des risques et des avantages. La déontologie médicale impose au médecin de ne pas faire courir de risque injustifié ou pratiquer de mutilation si cela n’est pas nécessaire. Le médecin doit faire preuve de compassion. Sur ce point, le code l’autorise à ne pas communiquer d’informations au malade si cela est dans son intérêt, notamment lorsque le diagnostic ou le pronostic est grave.

En clair : le dévouement, l’indépendance, la confraternité, le secret et la préservation de la vie humaine doivent être les mots d’ordre de la profession. Mais comme dans d’autres pays, leur respect est souvent pointé du doigt par la société marocaine.

Impliquée depuis de nombreuses années dans la prise en charge des maladies rénales, Pr Amal Bourquia fait partie de la première génération des néphrologues au Maroc. Elle contribue activement à l’information du public et à la sensibilisation de la communauté médicale et des pouvoirs publics sur l’évolution des maladies rénales et les moyens de leur prise en charge.

Très active dans son domaine, Pr. Bourquia compte à son actif une quinzaine d’ouvrages sur la néphrologie qui sont venus enrichir la recherche dans les domaines de la dialyse et de la transplantation rénale.

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