Avec seulement 600 transplantations rénales en plus de 30 ans, le Maroc reste à la traîne en matière de don d’organes. Un chiffre « dérisoire » comparé à la demande, déplore d’ailleurs l’association marocaine de lutte contre les maladies du rein (REINS) dans un communiqué publié à l’occasion de la journée mondiale du don et de la transplantation d’organes, célébrée ce 17 octobre.

Pour bâtir et ancrer une véritable culture du don d’organes chez le citoyen marocain, Reins a lancé, vendredi dernier,  une campagne de sensibilisation et d’information sur les réseaux sociaux. L’objectif est d’inciter les citoyens à faire don de leurs organes et de promouvoir cette thérapeutique, selon les initiateurs de cette campagne qui s’étale sur 8 jours.

L’ONG rappelle que le don d’organes est un acte citoyen de « générosité », permettant de « sauver des vies ». D’ailleurs, la campagne de sensibilisation lancée vendredi tombe à point nommé surtout que « près de 32 000 patients sous dialyse espèrent ardemment d’être transplantés », selon les statistiques de « Reins ».

Pour l’heure, la demande dépasse de loin l’offre. « Une simple analyse des chiffres actuels, 600 transplantations rénales depuis 34 ans et près de 1100 donneurs potentiels, permet de noter qu’ils ne traduisent ni le niveau médical du Maroc ni la générosité des marocains », peut-on lire dans le communiqué de l’association Reins.

Et d’ajouter que de plus en plus de patients décèdent parce qu’ils n’ont pas pu être transplantés. En effet, le nombre de candidats éventuels au don d’organes après la mort demeure insuffisant malgré les dispositions légales, déplore l’ONG, et ce en dépit de l’adoption de la loi adoptée en 1998 pour encadrer la transplantation tout en encourageant le don d’organes. En effet, « très peu de marocains se sont inscrits aux registres du don d’organes », regrette l’association REINS. Seulement 1.100 personnes y sont inscrites dont plus de 700 à Casablanca.

Aujourd’hui, l’ONG plaide pour la réforme de la loi régissant la transplantation d’organes afin que tous les Marocains deviennent des donneurs potentiels sauf ceux qui expriment leur refus. « C’est la seule voie qui pourrait aider à sauver les personnes en attente de greffe », affirme Mme Amal Bourquia, Professeur de néphrologie et néphrologie pédiatrique et présidente de l’association «REINS».

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