La Gambie a décrété ce mercredi une “urgence de santé publique”, suite à la découverte de deux cas de poliovirus, une maladie infectieuse causée par un virus envahissant le système nerveux et pouvant provoquer des paralysies irréversibles en quelques heures.

“Deux prélèvements effectués dans des égouts de Banjul et de Kotu (localité touristique près de Banjul) ont été positifs au poliovirus”, a annoncé le ministre de la Santé gambien, Ahmadou Lamin Samateh.

Selon lui, ”cette découverte révèle que le poliovirus circule, mais ne signifie pas que des cas de paralysie ont été détectés parmi la population”.

Pour éviter la propagation du virus, les autorités vont  lancer une campagne de sensibilisation et accroître la surveillance épidémiologique. Le gouvernement prévoit aussi au moins deux campagnes de vaccination massive, ciblant les enfants de moins de cinq ans.

Le poliovirus sauvage était endémique partout dans le monde jusqu’à la découverte d’un vaccin dans les années 1950. Il y a tout juste un an, l’OMS avait annoncé que le poliovirus sauvage avait été “éradiqué” en Afrique après quatre années consécutives sans cas déclarés et des efforts massifs de vaccination des enfants, qualifiant cela de ”moment historique”. Jusque-là, le poliovirus sauvage sévissait seulement au Pakistan et en Afghanistan.

Cette nouvelle politique de prélèvements environnementaux réalisés dans les égouts a été mise en place en mai dernier en Gambie, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé. La Gambie a été déclarée exempte de poliomyélite en 2004, selon une annonce faite à l’époque par le ministère de la santé gambien.

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