L'Union européenne a inauguré mardi un hôpital flambant neuf de 400 lits, à un jet de pierre de la frontière entre la Turquie et la Syrie, théâtre fin novembre d'un regain de tension entre l'armée turque et les combattants kurdes.

L’ambassadeur de l’UE Nikolaus Meyer-Landrut a profité d’une accalmie pour inaugurer l’établissement, le plus gros de la province, situé dans la ville de Kilis (sud-est), à cinq kilomètres à vol d’oiseau de la frontière.

Ce projet, financé à hauteur de 50 millions d’euros par l’UE, est l’un des plus importants jamais mis en place par les 27 dans le pays, qui ont alloué plus de 10 milliards d’euros à la Turquie depuis 2014 en contrepartie de l’accueil de réfugiés, principalement syriens. L’hôpital, à la façade décorée pour l’occasion des drapeaux turcs et européens, doit venir soulager la province dont la population a explosé depuis 2011 avec l’arrivée de quelque 90.000 réfugiés syriens, débordant l’unique établissement de la ville.

“La Turquie accueille la plus grande population de réfugiés au monde depuis plus de dix ans et Kilis est l’une des provinces les plus concernées”, avec 38% de Syriens parmi sa population, a rappelé M. Meyer-Landrut. Ankara et Bruxelles avaient conclu en 2016 un accord, critiqué par les défenseurs des droits humains, aux termes duquel la Turquie s’engageait à lutter contre le passage de migrants vers l’Europe, en échange notamment d’une aide financière, allouée depuis à une multitude de projets dont des écoles et des centres de santé pour réfugiés.

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