La formule actuelle du dialogue social semble dépassée, du moins de l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui a présenté ce mardi ses recommandations pour renforcer les pourparlers entre le gouvernement, le patronat et les principales centrales syndicales.

Le président du Conseil, Ahmed Réda Chami, a appelé, ce mardi, à instaurer, d’une manière participative, une nouvelle génération du système de dialogue social, estimant que le bilan des négociations, bien que positif, présente une  série de limites.

L’irrégularité du dialogue figure parmi les points négatifs cités par Réda Chami. En effet, « le dialogue social national tripartite n’est pas institutionnalisé, ne se déroule pas à un rythme régulier, et n’est pas soumis à une méthodologie claire et unifiée », estime Chami. Souvent, « le dialogue social est dépendant des contraintes et des circonstances politiques et sociales, et ne conduit pas, la plupart du temps, à des accords et contrats contraignants ».

Outre le rythme des négociations, l’agenda du dialogue social est également décrié. Le CESE reproche aux gouvernement et centrales syndicales de centrer l’ordre du jour des pourparlers sur « sur les salaires et les défis associés aux normes de représentation dans le dialogue, sans s’étendre à d’autres questions non moins importantes qui contribueraient à la stabilité des relations de travail et à l’amélioration des conditions de travail ».

Face à ce constat, le CESE préconise la mise en place de plusieurs leviers pour institutionnaliser et promouvoir le dialogue social, notamment à travers la promulgation d’une loi-cadre de dialogue social qui définit les principes, les responsabilités et les règles contraignantes pour les parties concernées.

Par ailleurs, la représentativité des partenaires économiques et sociaux devrait être renforcée afin de consolider la légitimité du dialogue social (personnes exerçant des activités de subsistance à l’échelle régionale et provinciale ; Secteur tertiaire entre les secteurs public et privé ; les chômeurs…), estime le Conseil.

© Copyright LaPresse