Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a souligné la nécessité de procéder à une réforme « paramétrique » du régime de retraite, qui sera à même d’assurer la continuité et un meilleur équilibre technique.
Intervenant lors du programme virtuel « Aji Ndakrou CESE Talks » organisé, mercredi soir, par le Conseil, M. Chami a relevé que la mise en place d’un système national de retraite solidaire, qui pourra garantir les droits des générations actuelles et futures d’actifs et de retraités, requiert à la fois la formalisation et l’accélération du processus de consolidation des équilibres et de mise en convergence du financement, des prestations, du cadre réglementaire et de la gouvernance des régimes de retraite existants.
Il a, dans ce sens, mis l’accent sur les écarts importants entre les niveaux de protection sociale existants et les besoins, ainsi que sur les droits de la population en matière de sécurité sociale.
Chami a en outre identifié un ensemble d’actions prioritaires au moyen desquelles le Maroc peut, à l’instar des pays à revenu intermédiaire, faire de la protection sociale un levier d’inclusion sociale, de cohésion et de solidarité entre ses différentes catégories socio-professionnelles et entre ses générations, ainsi qu’un levier de croissance économique.
Évoquant le système de sécurité et d’assistance sociale, Chami a souligné l’impératif de refonder celui-ci, afin d’assurer aux citoyens une couverture décente à toutes les étapes de leur cycle de vie.
Cette nécessité, a-t-il dit, procède d’une quadruple exigence qui est aussi une quadruple opportunité, à la portée du pays et de ses moyens, à savoir respecter les droits humains fondamentaux dont le droit à la sécurité sociale est une composante indissociable, réduire les inégalités grâce à des transferts qui améliorent la redistribution des revenus et sauvegarder et renforcer la cohésion sociale grâce à des mécanismes stables et structurés de solidarité.
Chami a, par ailleurs, préconisé la mise en place d’une protection sociale pour l’enfance et les personnes en situation de chômage et de handicap, ainsi qu’une autre protection contre les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Pour sa part, Fouad Benseddik, membre du CESE, et expert en protection sociale, a relevé qu’il y a 4 ans, le conseil avait adopté un avis d’auto-saisine sur la protection sociale au Maroc, notant que le conseil avait dressé, à cet effet, un état des lieux de la protection sociale et avait passé en revue les points forts, les points difficiles et les points à améliorer et qu’un rapport à été publié la même année en ce sens.
Deux ans après, a-t-il poursuivi, une loi-cadre a été adoptée par le parlement sous l’impulsion du roi Mohammed VI, ajoutant que ce texte a repris un certain nombre de recommandations qui avaient été formulées par le Conseil.
« Nous nous en réjouissons, et bien entendu, il y a aussi un certain nombre de recommandations du conseil qui n’ont pas été tout à fait ni intégralement reprises par cette loi-cadre », a-t-il fait remarquer, notant que c’est le rôle du conseil d’expliquer ce qui a été fait dans ce sens, ce qui a été repris, et de continuer son effort de diffusion de la connaissance et des analyses mais aussi d’essayer de faire avancer ces recommandations pour que la protection sociale devienne une réalité dans le pays et de façon à ce que tous les citoyens puissent en bénéficier.
« Aji Ndakrou CESE Talks » visent à partager la réflexion sur des sujets cruciaux, préalablement abordés par le CESE, en vue d’apporter, à la lumière des conclusions de ses travaux, un éclairage supplémentaire aux débats actuels de la société.
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