Rome, 13 mai (LaPresse) – Près de 100 réalisateurs et acteurs ont adressé une lettre ouverte au ministre de la Culture Alessandro Giuli et aux secrétaires d’État Borgonzoni et Mazzi pour attirer l’attention sur la “situation de crise du travail et de la production dans le cinéma italien”, qui, selon eux, “est indéniablement en crise”.
“Au cours des deux dernières années,” peut-on lire dans la lettre, “un climat général d’incertitude réglementaire et de retards — dus en grande partie à la gestion gouvernementale de la réforme du Tax Credit — a provoqué une crise systémique qui a touché de nombreuses productions, en particulier les plus petites et indépendantes. Des centaines de travailleuses et travailleurs se retrouvent sans emploi, sans soutien au revenu pour 2025, ni compensation salariale et sociale pour 2024.”
Cette crise, poursuivent-ils, risque de priver tout le secteur de créativité, d’autonomie et d’innovation, le rendant incapable de rivaliser sur les plans culturel et économique à l’échelle internationale. La publication attendue de la version définitive du décret correctif sur le Tax Credit est un premier pas, mais jugé “incomplet et insuffisant”.
“Nous pensons,” conclut la lettre, “qu’il est nécessaire de mettre en place des initiatives beaucoup plus vastes et significatives, comme l’a demandé Pupi Avati lors de la cérémonie des David di Donatello. La culture et la démocratie italiennes ne doivent pas être soumises à des intérêts partisans, mais protégées et enrichies dans le respect des compétences, des professions, des règles constitutionnelles et des droits de toutes et tous.”
Les signataires demandent que le ministère rencontre au plus vite les associations représentant les acteurs, auteurs et techniciens, et qu’il écoute les demandes urgentes qu’ils défendent depuis des mois. Ils appellent également à mettre fin aux polémiques infondées et aux attaques inacceptables contre ceux qui ont formulé des critiques légitimes à l’encontre du ministère, comme leurs collègues Elio Germano et Geppi Cucciari, auxquels ils expriment toute leur solidarité.
Parmi les 94 signataires figurent des noms illustres du cinéma italien : Francesco Acquaroli, Gianni Amelio, Paola Cortellesi, Ferzan Ozpetek, les réalisateurs oscarisés Paolo Sorrentino et Gabriele Salvatores, Matteo Garrone, Pierfrancesco Favino, Valerio Mastandrea, Francesca et Cristina Comencini, Nanni Moretti, Marco Bellocchio, Margherita Buy, Luca Zingaretti et Paolo Virzì.