3.542 milles nautiques semés d’embuches
C’est à 14h15 exactement que le départ de cette 12e édition a été lancé. Avec 15-20 nœuds d’ouest établis, les 138 solitaires ont quitté les côtes bretonnes pour s’élancer dans l’une des courses au large les plus emblématiques.
Les concurrents ont débuté leur périple avec un vent de face, les contraignant à réaliser de multiples virements de bord pour passer la porte mouillée au large du cap Fréhel.
Ces premiers milles de navigation s’annoncent toniques pour la flotte bien décidée à embrasser le large. Mais avant d’apercevoir les terres guadeloupéennes et de jeter l’ancre à Pointe-à-Pitre, les marins vont avoir fort à faire et tout sera une question de dosage entre la Manche et son trafic maritime dense, le capricieux Golfe de Gascogne, les alizés qui peuvent souffler jusqu’à 25 nœuds, puis à la mer des Sargasses et ses importants bancs d’algues.
Autant d’étapes qu’il faudra franchir avant d’apprécier la chaleur réconfortante des Caraïbes. Les bateaux les plus rapides sont attendus à Pointe-à-Pitre au bout d’environ 6 jours, la fermeture de la ligne d’arrivée est programmée au 4 décembre.
Deux hommes pour un Rhum
L’on retrouve parmi les prétendants deux sociétaires du Yacht Club de Monaco, deux hommes que tout oppose si ce n’est leur passion pour la mer et leur volonté de porter haut les couleurs du Yacht Club de Monaco.
La classe IMOCA voit la deuxième participation de l’Allemand Boris Herrmann à bord de Malizia-Seaexplorer. « Le challenge, c’était de construire un bateau neuf et celui-ci est une vraie machine. C’est la première course de toute une série à venir. Je pars sur la Route du Rhum sans pression sportive du résultat. L’idée c’est d’arriver après deux semaines de course » commente celui qui a avait terminé 5e de l’épreuve en 2018 mais aussi 5e du dernier Vendée Globe.
Car cette année encore, la classe IMOCA est synonyme de très haut niveau avec 38 concurrents au départ « dont les meilleurs qui seront imbattables. Il faudra tout simplement être humble et heureux d’arriver » conclut le marin qui salue l’engagement et le soutien de son ami Pierre Casiraghi, vice-président du Y.C.M. et fondateur de la Team Malizia.
« C’est grâce à lui, au Y.C.M. et à S.A.S. le Prince Albert II que nous sommes ici aujourd’hui. Pierre est présent à chaque étape et c’est formidable. C’est un énorme soutien mais aussi une belle amitié. C’est aussi ça le sport. » Autre classe et autre profil avec Oren Nataf qui vit ici son premier Rhum. Un véritable baptême du feu pour celui qui s’est lancé dans la voile il y a seulement une petite dizaine d’années.
C’est à bord de Rayon Vert, un Pulsar 50 engagé dans la classe Rhum Multi qui compte 14 bateaux, que le sociétaire du Y.C.M. a décidé de réaliser ce défi qu’il aborde avec beaucoup d’humilité. « L’objectif c’est d’arriver de l’autre côté de l’Atlantique mais avant cela, il va falloir que je relève plusieurs challenges. Le premier sera de traverser le Golfe de Gascogne. » Oren Nataf le sait, il a tout à apprendre sur cette course, partagé entre l’appréhension et le désir du large « Il y a un mélange de peur, qui est indispensable car elle offre une bonne protection mais il y a aussi beaucoup de satisfaction de prendre le large tout seul.
Victime d’une avarie peu avant le départ, Oren Nataf a rallié le port malouin afin de réparer une déchirure de grand-voile, le règlement de la course accordant 72 heures de délai pour repartir.
Soutien sans faille
Les membres du Yacht Club de Monaco ainsi que les jeunes régatiers de la Section Sportive n’ont pas manqué de suivre de près le départ de cette 12e édition, pour encourager Oren Nataf et Boris Herrmann en lice dans cette épreuve de légende.
Régulièrement représenté sur les principales courses au large, le Y.C.M. contribue à la promotion et au rayonnement international de la Principauté s’inscrivant dans le cadre de l’ambition de « Monaco, Capital of Advanced Yachting ».